Morphilude
Work in progress, qualifié de « monumental » par la presse après les
dix heures d’installation du Labyrinthe du temps soulignées par le
journal Le Monde en 2023, ce nouveau cycle du Labyrinthe du temps de
Stéphane de Gérando interroge notre rapport à la mémoire, au temps,
à l’espace. Chaque miniature ou œuvre-séquence nous renvoie à des
espace-temps caractéristiques, de la résurgence du passé comme la
série des Travers composée sur une mélodie de choral luthérien aux
partitions créées ou transformées en temps réel par les algorithmes
du LDT (zero-flûte, astroflûte…).
Modulation du timbre par le biais de la voix de l'interprète dans un
souffle continu (ARC H), partitions mixtes avec sons fixés
(Entrailles), jeu de timbres multiphoniques comme l’expression d’une
profondeur spectrale inharmonique (Multivers), seuil limite du
détaché ou écriture micro-intervallique (Eterno Ritorno) etc.
A travers ces moments de temps, Morphilude est l’expression de
singularités, à la fois sonores mais aussi historiques, mémoire
collective ancrée dans l’évolution de l’écriture de la flûte
traversière et plus encore, référence à une histoire de l’imaginaire
du son et de l’écriture contemporaine savante occidentale. Cette
mémoire sert l’invention d’une forme chaotique imprévisible continue
ou discontinue intrinsèquement liée à l’esthétique du Labyrinthe du
temps, séquences juxtaposées sans liens apparents, situation
contraire à la notion « classique » de composition et de déformation
d’un matériau initial. D’une autre manière au même moment, comme un
sentiment d’intrication échappant à une notion prédéterminée de
finalisme, la trajectoire de l’œuvre rend compte d’une autre réalité
cachée et enchevêtrée, frontières fragiles entre le visible et
l’invisible. Mémoires qui se croisent, s’entrecroisent, se
décroisent, mémoires intérieures et extérieures à l’œuvre, mémoires
enfouies et oubliées, composition rhizomique à de multiples niveaux
d’invention de la forme et du matériau, l’écoute du cycle devient le
lieu de découvertes et d’une expérience à la fois sensorielle et
idéelle, un questionnement, la préhistoire d’une nouvelle histoire,
relations déterministes jusqu’à la rupture de la cause,
présence-absence, une trajectoire comme champ des possibles. Cette
pièce est dédiée à Matteo Cesari.
Liste des morceaux
- 1 .Horizons chaotiques
- 2. Chant d’un signe frag. 2
- 3. Eterno Ritorno
- 4. Chant d’un signe frag. 1
- 5. Interlude 1 Lettre à MA
- 6. Arc H
- 7. Interlude 2, extrait du Théâtre du Labyrinthe
- 8. Travers 1
- 9. Issons des traces
- 10. Travers 2
- 11. Travers 3
- 12. Travers der uns selig macht
- 13. Zeroflute
- 14. Entrailles
- 15. Fibrane
- 16. Multivers
- 17. Interlude 3 Balle Istique
- 18. Picc1-77
- 19. Interlude 4 Astrogrance
- 20. Contrepasse
- 21. Interlude 5 Lettre à MA frag. 2
- 22. Interlude 6 Desert hall
- 23. Picc2-77
- 24. Interlude 7 Tremblement os qui perle