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Bonjour Liberté

Marijke Jaehrling

Coquin, sensuel et très actuel : Voilà «Bonjour Liberté» le nouvel album de Marijke Jaehrling. La chanteuse de jazz néerlandaise-allemande reste fidèle à son sujet, le jazz, après avoir sorti deux albums acclamés sur Thelonious Monk et sur Billie Holiday . Mais en même temps, elle change tout : La langue, les styles et les humeurs - et le pays !
Ici elle porte un éclairage particulier sur les deux artistes les plus célèbres de la République de Weimar : d’un côté, le brillant compositeur Kurt Weill et de l’autre, le célèbre l’écrivain et journaliste Kurt Tucholsky.
Avec “Bonjour Liberté” Marijke nous présente également une première.
Elle a combiné ses traductions françaises des textes de Tucholsky avec ses propres compositions et interprétations musicales, qui oscillent habilement entre jazz, chanson et cabaret. Cette légèreté d’interprétation actuelle et la traduction en Français, elle l’applique également aux chansons de Kurt Weill. « Bien que les deux hommes ne s’y soient jamais rencontrés directement, Paris a joué un rôle important pour eux deux, comme refuge des impositions de leur époque», explique Marijke, en faisant référence à la fuite que les deux artistes juifs ont été forcés de prendre, face aux Nazis.
Les arrangements musicaux de Christoph Schöpsdau, Peter Gotthard et Marijke révèlent du soin et de l’amour au détail. Tantôt l’accordéon (Almut Schwab) joue de la musette tendre, tantôt le piano (Vassily Zarajsky) séduit pour le tango («Youkali»), la guitare offre des réminiscences flamenco et boléro, tandis que des divers instruments à vent colorent des differentes ambiances.

Steph Winzen avec sa clarinette basse peint par les tons sonores les montagnes russes d’émotions que traversent les protagonistes dans «Il pleut», une ballade touchante de Kurt Weill, tandis que l’ouverture de l’album, «C’est la vie» («Idéal et réalité»), vient avec beaucoup de pompe, jouant le motif de la Marseillaise et imposant ainsi une grande idée – que Marijke fait éclater comme une bulle de savon quelques lignes plus tard : «On désire une fille mince et magnifique - et voilà une grosse petite - C’est la vie». L’ironie, les sous-textes malins, c’est typiquement Tucholsky, qui s’avoue être buveur de vin rouge et coureur de jupons. «Grâce à leur musicalité intrinsèque et les métaphores claires, il était assez facile pour moi de traduire les textes de Tucholsky en français. Ce processus m’a offert la preuve de son amour pour Paris et la vie française», explique Marijke.
Avec «Embrasse les fascistes» Marijke tire une révérence au présent. «Certes, les Français n’ont jamais eu d’expérience directe avec un gouvernement fasciste. Mais la pensée de pureté fasciste s’installe de plus en plus partout à l’ère de l’internet et des médias sociaux.“, s’ inquiète la chanteuse.
“ La politique de la pandémie a fortement limité nos libertés. J’ai été particulièrement choquée par la rapidité avec laquelle les frontières entre les pays ont été fermées, rendant impossible d’un moment à l’autre l’échange direct et personnel entre des personnes des cultures différentes – et tout celà après avoir souffert des guerres entre la France et l’Allemagne.»
Conséquemment, Marijke a dédié l’épilogue de son album à Samuel Paty.
Comme seul morceau instrumental, “Paty” est une ballade courte et mélancolique, «parce qu’il y a des choses que l’on ne ne peut pas exprimer en paroles. Cet acte cruel était provoqué par une vision du monde intolérante et étroite», déclare la chanteuse.

«Bonjour Liberté», un album avec des musiciens excellents, est donc touchant à tous égards : Il vous invite, soit à swinguer, soit à rêver, tandis qu’il éveille un désir de liberté et de la joie de vivre par un ton tantôt joyeux, tantôt mélancolique et par une voix qui vous colle à la peau!

Tracklist

  1. C’est la vie (Idéal et réalité) MarijkeJaehrling/Marijke Jaehrling (KurtTucholsky)
    arr. Christoph Schoepsdau

  2. Je ne t’aime pasKurt Weill/ Maurice Magre
    arr. Marijke Jaehrling

  3. L’épouse épuisée (La pauvre femme)Marijke Jaehrling/ Marijke Jaehrling (Kurt Tucholsky)
    arr. Christoph Schoepsdau

  4. Embrasse les fascistes (Embrassez les fascistes)Marijke Jaehrling/ Marijke Jaehrling (Kurt Tucholsky)
    arr. M. Jaehrling

  5. YoukaliTango Habanera Kurt Weill/ Roger Fernay
    arr. Christoph Schöpsdau

  6. L’ennui du tigre (Dans la cage)Marijke Jaehrling/ Marijke Jaehrling (Kurt Tucholsky)
    arr. Peter M. Gotthardt2

  7. La Nanna chante (La chanson de Nanna)Marijke Jaehrling/ Marijke Jaehrling (Kurt Tucholsky)
    arr. Peter M. Gotthardt

  8. Petit matin (Les yeux dans la grande ville)Peter Fischer/ Marijke Jaehrling (Kurt Tucholsky)
    arr. M. Jaehrling

  9. Sous le réverbère (La chanson de l’indifférence)Henry Krtschl/ Marijke Jaehrling (Kurt Tucholsky)
    arr. Peter M. Gotthardt

  10. Il pleut (Il pleut)
    Kurt Weill/ Marijke Jaehrling (Jean Cocteau/Kurt Weill)
    arr. Christoph Schoepsdau

  11. Complainte de la Seine
    Kurt Weill/ Maurice Magre

  12. Bonjour Paris (Berlin en lumière)Kurt Weill/ Marijke Jaehrling (Kurt Weill)
    arr. M. Jaehrling

  13. Paty
    M. Jaehrling

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